C’était en novembre 1989. Mikhaïl Gorbatchov et sa glasnost étaient en place depuis trois ans et, comme naguère l’idée de révolution, l’ouverture s’étendait peu à peu aux autres pays du bloc. En novembre, en Union soviétique, il fait froid et il neige. En Allemagne de l’Est, il fait froid aussi, mais cette année-là, l’espoir avait allumé un feu d’enfer dans le coeur d’une jeunesse qui n’en pouvait plus d’être prisonnière. En dépit de la couverture médiatique officielle qui, comme un bon manteau de feutre, étouffait soigneusement le maximum d’informations, nous savions que des milliers d’Allemands étaient partis vers la Hongrie, qui promettait d’ouvrir ses frontières avec l’Autriche. Les manifestations se multipliaient et Egon Krenz, qui avait remplacé Honecker le honni, n’en pouvait mais. Le million de manifestants du 7 novembre a fait sauter le gouvernement. Au soir du 9, des milliers de jeunes ont fait ouvrir, l’un après l’autre , les postes frontières du Mur sans que les Vopos fassent, une fois encore, leur sale boulot qui était de tirer sur tout ce qui bougeait.
En novembre, à Berlin, nous avons fait sauter ce mur de la honte. Avec nos mains, avec nos griffes, avec nos dents. Nous voulions être libres et nous l’avons été, enfin. Nous ? La jeunesse d’Europe, veux-je dire.
3,60 mètres de haut, 160 kilomètres de long, 300 miradors, 239 morts assassinés, alors qu’ils voulaient le franchir clandestinement.
Mais l’expérience est intransmissible.
6 mètres de hauteur, 250 kilomètres prévus, le mur de Cisjordanie est en construction.
Il faut déjà penser à l’abattre. Mais en attendant, l’artiste anglais Banksy y a fait quelques dessins, côté palestinien, à Bethléem, Abou Dis et Ramallah. Avec humour, il a indiqué à la presse que ce mur « est la destination-vacances idéale pour les graffiteurs. »
Bansky se définit comme un « artiste-guérilla » et ses graffitis sont en général anonymes et engagés. Il essaie souvent d’accrocher ses oeuvres clandestinement dans les grands musées et s’est fait connaître en y parvenant, trois jours durant, au Museum of Modern Art (Moma) de New York. Pas si mal, jeune homme.
PS. Photos Grafika
Je suis bien contente qu’on ait la même réaction… Mur de la honte, c’est tout à fait le mot qui me vient à l’esprit, usé dans les années 50-60 – je me souvients en particulier de Match qui parvenait pendant mes vacances solognotes – par la plupart des médias aujourd’hui silencieux…
Il faudrait donner un peu plus la parole aux gens de la trempe de Amira Hass et tous ceux qui continuent à faire le lien entre Israéliens et Palestiniens de bonne volonté.
Voila une personne engagee et qui embrasse le monde de maniere tres pertinente; qui plus est un artiste et un sens politique comme on en aurait helas bien besoins.
Il semble helas que la honte et ses representations dans l’histoire beneficient des progres du clonage…helas
Murs de la honte c’est sûr.
Je ne connaissais pas Bansky merci pour ces photos.
Merci
l’umour et la créativité sont ausi des armes ……………..
Oui…
Attention c’est Banksy ! (pas Bansky) enfin ça fait longtemps maintenant…