
Véronique Tadjo est une fine observatrice. Dans son dernier roman, Loin de mon père, son champ d’investigation est l’ancrage culturel, la tradition à laquelle elle donne une amplitude inhabituelle en l’exposant à une double perspective : l’individu et le monde. Le monde, c’est ce qui éloigne, qui transforme, qui donne à vivre une autre vie. L’individu, c’est ce qui reste gravé au fond de soi.
Nina revient au pays pour organiser les funérailles de son père. Replongée dans des coutumes qu’elle croyait avoir oubliées, bercée par les notes du piano maternel qui ne résonnent plus que dans son souvenir, elle laisse revenir à elle son enfance, les lieux du passé, ses amitiés éteintes et même un ancien amour. Bilan dur, mais vrai, écrit dans un style sans concession et dénué de tout sentimentalisme, Loin de mon père livre en filigrane une autre analyse, celle d’un pays, la Côte d’Ivoire, qui vit de plus en plus mal sa fracture politique.
Bonjour Stella!
Toujours dans le registre de la famille et de l’Histoire plus ou moins coloniale je viens de finir « Elles vivaient d’espoir » de Claudie Hunzinger (chez Grasset), roman biographique basée sur des lettres de la mère de l’auteure, femme libre et d’une intelligence de rebelle, professeure et entretenant brièvement une liaison avec une autre femme juste avant la 2nde Guerre Mondiale. L’une va se retrouver cloîtrée en Alsace et l’autre va vivre un destin de Résistante hors du commun.
Je le conseille vivement, c’est un témoignage émouvant et un récit cathartique dans lequel on se rend compte que l’Histoire peut jouer un rôle dans les « histoires ».
Et au plaisir de vous lire! Vous allez bien?