Si ce fichu serveur se décide à fonctionner, vous aurez droit à ma petite note sur Raphaël Confiant, note que je tente d’enregistrer depuis hier et qui, par trois fois, a disparu de l’écran par un caprice de l’informatique qui m’exaspère d’autant plus que je ne le comprends pas.
Je voulais dédier ce court commentaire à Racontars, en espérant qu’elle appréciera mon choix et qu’elle se délectera de la lecture… du livre !
C’est pourtant une bien triste histoire qui est née sous la plume de Raphaël Confiant. Son dernier roman, Adèle et la pacotilleuse, raconte en effet les mésaventures de la seconde fille de Victor Hugo, partie sur un coup de tête à Halifax (Canada) pour retrouver un certain lieutenant Alfred Pinson, entrevu par deux fois lorsqu’elle partageait l’exil de son père dans les îles anglo-normandes. D’Halifax, la jeune femme poursuit son amoureux à la Barbade, où elle est recueillie par Céline Alvarez Bàà, la vendeuse de pacotille. S’ensuit un curieux voyage à travers l’archipel des Antilles, qui s’achèvera en France, auprès de l’illustre Hugo, septuagénaire. Adèle est devenue folle, le lecteur se demande donc parfois si elle est bien la fille de l’écrivain qu’elle prétend être et si ce Pinson, qu’elle poursuit sans jamais l’atteindre, a une quelconque existence. Céline est son seul soutien, sa protectrice et son guide. Au fil des escales et des traversées, le lecteur apprend à connaître des deux femmes. L’une est noire, descendante d’esclaves, mi française, mi espagnole, mi africaine (!) et bien ancrée dans le monde du réel. L’autre est blanche, étrange et étrangère et sa raison s’est évanouie au soleil d’un amour impossible. Deux femmes si différentes et pourtant si proches.
Magnifique fresque du monde caraïbe du XIXe siècle, ce livre est un voyage tant extérieur qu’intérieur. L’imagination de Raphaël Confiant, servie par une plume tantôt frivole, tantôt tragique, nous entraîne dans un monde inconnu et pourtant familier. Parfum d’Afrique, d’exil, de souffrance, de voyage, mêlé de sonorités d’ici et d’ailleurs qui se traduisent dans un langage imagé, ponctué des néologismes qui sont la grande spécialité de l’auteur, ce livre est tout à la fois. Il capture le lecteur dès les premiers mots pour le débarquer, émerveillé, dans le dernier port d’attache d’Adèle Hugo, la France.
Truffaut avait fait un film magnifique sur ce personnage qui m’est très cher. Elle a subi de nombreux drames, la petite Adèle, et vient prendre sa place dans une famille durement frappée par la folie (le propre frère de Victor, Eugène, fut interné le jour de son mariage). En plus, elle vient après Léopoldine, fille aînée très aimée et statufiée par une mort précoce.
Quant à la vie dans ces îles anglo-normandes, elle est celle d’exilés qui se distraient en faisant tourner des tables…
Ne serions-nous pas nous aussi devenues folles à ce régime-là ?
(en tout cas, je vais noter les références de ce livre, il a l’air de nature à ensoleiller la grisaille)
HA ! Confiant ! Un sacré auteur de talent, qui parfois le galvaude et parfois le sublime. Je n’ai pas lu celui-ci. Mais j’aime beaucoup cet écrivain. Merci de m’avoir dédié cette note 🙂
stella je suis d’accord avec ta note sur les murs .
le film adele h m ‘avait bien plu a plus
j’ai entendu une interwiew de Raphael Confiant qui m’a vraiment donne envie de lire son livre.J’ai ete aussi tres attiree par la couverture ou la jeune femme ressemble incroyablement a l’une de mes collegues antillaises etj’ai adore ce livre pour les memes raisons citees par Stella;c’est un vrai depayisement litteraire et on se laisse embarquer avec bonheur dans la narration;je l’ai rachete pour l’offrir a une amie et je compte lire d’autres livres de cet auteur qui m’a vraiment enchantee.m-t