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Une grande exposition a lieu, en ce moment et jusqu’au 25 septembre, à Rome : cent soixante-dix œuvres du peintre et sculpteur colombien Fernando Botero. Elles représentent ses quinze dernières années de travail. Au cœur de cet accrochage, le public se presse devant les tableaux réalisés entre octobre 2004 et le début 2005, qui ont pour sujet l’horreur de la prison d’Abou Ghraib, en Irak.
Botero s’est déjà intéressé à la guerre, celle – civile – de Colombie, mais jamais avec cette intensité. Les corps couchés sur ses toiles sont toujours ronds et potelés, mais ils saignent, hurlent, supplient. La bonhomie et l’humour ont disparu au profit de la violence, de la peur et de l’humiliation. Sur un décor carcéral austère, exprimé grâce à l’utilisation continue de couleurs franches et peu nombreuses, composé de murs nus et sales, de barreaux à n’en plus finir, les prisonniers irakiens sont entravés, ensanglantés, grimaçants. En quinze huiles sur toile et trente dessins au fusain ou au crayon, Botero, 73 ans, en dit plus que les photos parues dans la presse et qui l’ont si fortement choqué. « La guerre et l’injustice sont présents partout dans le monde, a-t-il déclaré lors de l’ouverture de l’exposition, en juin dernier. Mais je m’attendais à autre chose qu’à ces pratiques médiévales inacceptables de la part du pays le plus riche et le plus puissant de la planète. »
Après Rome, les tableaux d’Abou Ghraib iront à Stuttgart puis à Athènes et il est question qu’ils soient montrés à Washington DC. Quel dommage de ne pas avoir prévu un petit détour par Paris. Ensuite, ils seront offerts à un musée, car « on ne fait pas de business avec la douleur humaine », a déclaré l’auteur.
PS. Photo : Vincenzo Pinto
J’aime pas trop les experts…non plus!
J’aime bien votre blog.
Je mets un lien chez moi.
Merci
tableau étonnant , les toiles deb Bottero sont toujours très fortes pour moi , tu es à Rome si oui quelle chance les deux villes pour moi à près Paris Rome et New york !
En ce moment vous êtes diaboliquement efficace dans vos fins de note.
L’autre jour : « N’écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda d’intervenir ».
Aujourd’hui : « on ne fait pas de business avec la douleur humaine ».
On ne s’en lasse pas.
Très belle note.
Merci
L’art, la belle force de l’art…
gp
ai beaucoup aimé votre expo à Rome ou
j ‘avais la chance d’etre avec mon compagnon qui m ‘a fait vous découvrir
Vos personnages ronds, colorés,mis dans
des situations droles. J ‘ai été surprise
par une autre face de votre talent les tortures, ces prisonniers dans des postures
indignes, les tortures m ont fait mal on
m’imagine pas cela.J’aime beaucoup votre
peinture. Daniella
Merci pour votre article, je viens de decouvrir votre blog et en meme temps les peintures (et dessins) de botero sur Abou Ghraib. Je les trouve violente et superbe a la fois. Botero a raison de s’investir sur ce sujet. Et dire qu’auncun musée new yorkais n’ont voulu organiser cette exposition.
Que dire du maire Blomberg qui a declare « ce n’est pas du goya » (dans un sens cela rassure, il connait au moins un nom de peintre).
Comme vous je trouve dommage que cette exposition ne passe pas par paris. (on ne sait jamais….)
Cordialement, Olivier
Je ne peux hélas pas aller à New York voir l’exposition complète.
Cependant j’étais indécis quant au sentiment que je ressentais.
Ce mélange subtil d’admiration, de dégoût, de stupéfaction et de plaisir, car pour moi ces corps potelés ne servent qu’à « adoucir » cette forme de torture qui vise a humilier l’homme.
Je suis tout aussi concerné par le fait qu’au lieu de s’arracher un peintre tel que Botero, tous les musées sauf un l’aient refusé, sinon nous n’aurions eu le plaisir de découvrir ses oeuvres.
Aussi ai-je de multiples intérrogations.
Jusqu’où l’homme est -il prêt à aller ?
(car c’est renier ce que l’on est)
Peut-on appeller homme, quelqu’un d’aussi cruel?
Une vérité qui dérange – ABOU GHRAIB’ la honte américaine, la honte des hommes, que je m’applique bien à écrire avec une minuscule « h » comment peut-on, j’arrive à un âge ou je ne suis plus surpris de rien, comment des hommes peuvent-ils faire celà à des hommes….mais si, mais si, ils sont capable.
Mais je dois balayer devant ma porte, je suis né dans une ville, qui à fait la traite du bois d’ébene, l’esclavage, la France avec SETIF, les génocides, reconnus, ou non, comme celui des arméniens, la shoah
Jennine – Papon (les arabes jetés par dessus les Ponts de Paris ) j’ai vu, je n’ai rien dit, je suis coupable, j’avais peur d’appartenir à la race humaine bien des fois – Abou Graibh’j’ai vu Botero à la télé, heureusement que des artiste, que des gens du monde des arts, laissent des empruntes, car encore pire, les négationnistes.
Botero je connaissais les deux grandes statues de TIMES WARNER, qui étaient autrefois a Army Plaza.
Bravo pour cette exposition dans New York
Jack
Je voudrais que mon regard, soit toujours tourné vers l’art, la phrase de Picasso tombe juste, et s’intègre à toutes les époques….Pinochet, arrêté à 96 ans, que risque-t’il ? Papon qui avait froid dans sa cellule, à t’il vu seulement les cellules des enfants de Pithivier, et des vieillards, des femmes enceintes…les nourrissons dans les waggons plombés « on ne savait pas » Hont à ceux qui pensaint que l’on allait les faire travailler dans les pays de l’est…et aujourd’hui, 2006 des enfants sont congelés, des femmes brulées dans des bus.et demain que sera demain ???